Violence conjugale, pour en savoir plus.

Violence conjugale, pour en savoir plus.

Violence conjugale, pour en savoir plus.

DEFINITION
La violence conjugale est un terme qui englobe l’ensemble des actes de violence commis au sein des couples, qu’ils soient mariés ou non.
Personne n’est à l’abri de ce type de violences. Elle sévit dans toutes les catégories sociales, économiques et culturelles, en milieu urbain ou rural et quel que soit le contexte éducatif ou religieux.
Dans leur très grande majorité, les victimes sont des femmes en raison des stéréotypes culturels sexistes.
Les hommes victimes sont moins nombreux et subissent essentiellement des violences psychologiques.
Les violences conjugales englobent l’ensemble des actes de violence commis au sein des couples, mariés ou non.
La violence conjugale peut revêtir de nombreuses formes : elle peut tout d’abord être physique (coups et blessures), mais aussi psychologique (insultes, menaces, humiliations) ou sexuelle (harcèlement sexuel, viol).
La violence conjugale est une réalité souvent minimisée, en partie parce que taboue. Pourtant, toutes les études, les chiffres et les statistiques confirment qu’il s’agit d’un phénomène loin d’être marginal.
Les femmes sont de très loin les premières victimes des actes de violence conjugale.
On estime ainsi que près d’une femme sur dix est ou aurait déjà été victime de violence conjugale en France. Pour inciter les victimes à sortir de leur silence, un numéro de téléphone gratuit et dédié aux victimes de violences conjugales a été instauré : le 3919.

Les violences conjugales font chaque année des milliers de victimes et peuvent parfois entraîner le décès (75 depuis le début de l’année 2019 à l’heure ou nous publions cet article).
Les chiffres des violences conjugales sont d’ailleurs sous-estimés, un grand nombre de victimes refusant d’en parler (par peur des représailles, par honte, etc.). Pour lutter contre ce fléau terrible, les pouvoirs publics et le secteur associatif ont mis en place un certain nombre de dispositifs. Les violences conjugales constituent des crimes passibles de peines d’emprisonnement.

Les différentes formes de violence conjugale
On réduit souvent la violence conjugale à la violence physique. C’est une erreur : les violences conjugales peuvent prendre plusieurs formes. La violence conjugale peut tout d’abord être de nature psychologique (injures, brimades, humiliations, etc.). Les violences conjugales prennent parfois la forme de violences sexuelles (viols, harcèlement). Ces formes de violence conjugale, parfois moins visibles, peuvent être tout aussi destructrices pour leurs victimes.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les violences conjugales peuvent toucher indirectement ou directement les enfants et ne concernent pas uniquement les couples mariés.
Les enfants ne sont pas non plus épargnés: entre 10 et 25 enfants décèdent chaque année des suites de violences conjugales.

Quelques chiffres sur la violence conjugale en France
Les violences conjugales sont bien plus nombreuses qu’on pourrait le penser. Les femmes en sont de très loin les premières victimes. Une femme sur dix serait ou aurait déjà été victime de violences conjugales en France. On dénombre également entre 1 000 et 2 000 viols conjugaux par an.
Comme en témoigne l’actualité, ces violences peuvent parfois être fatales : chaque année, ce sont plus de cent femmes qui perdent la vie sous les coups de leur conjoint.

Les bons réflexes en cas de violence conjugale
Si vous êtes victime de violences conjugales, vous pouvez vous confier à des acteurs anonymes en appelant le 3919. Ils vous indiqueront la marche à suivre pour sortir de votre enfer.
Vous pouvez aussi quitter le domicile conjugal, porter plainte et saisir d’urgence le juge aux affaires familiales pour lui demander la mise en place de mesures de protection. Demandez conseil auprès d’un avocat ou des associations pour savoir quelle est la meilleure solution dans votre situation.

ASPECTS CLINIQUES DE LA VIOLENCE CONJUGALE
Le processus d’installation de la violence conjugale se manifeste très souvent par cycles d’escalade de tension : agressions psychologiques, verbales puis physiques
1/ La victime tente désespérément de contrôler de la situation en la minimisant, en la niant, voire en s’attribuant la cause de la violence du partenaire qui ne manque pas de lui reprocher son attitude soi-disant insupportable pour se justifier.
2/ Les violences, de plus en plus sévères s’inscrivent dans une escalade qui commence par exemple par une série de paroles de disqualification, des attaques verbales ou non verbales qui se transforment en harcèlement moral, lequel embrouille la victime, la met sous emprise psychologique, diminue sa résistance et l’empêche d’agir.
Le passage à l’acte violent, est un des moyens de terroriser la victime pour asseoir une totale domination sur l’autre, devenu un simple objet.
3/ Après chaque crise, s’installe une période de rémission. Le conjoint a tendance à regretter ce qu’il a fait et à vouloir se faire pardonner tout en faisant porter la responsabilité de ses actes sur son partenaire qui se prend à espérer : c’est la fameuse période de « lune de miel » jusqu’à la prochaine escalade de violences.
4/ Au fur et à mesure qu’augmentent la fréquence et la sévérité de la violence, notamment psychologique, les femmes perdent confiance en elles. Elles sont déstabilisées, angoissées, isolées, confuses et deviennent de moins en moins capables de prendre une décision. En même temps, il se crée un phénomène de soumission au partenaire qui s’explique par des mécanismes neuro-biologiques et psychologiques mettant en jeu l’évitement de la souffrance et la recherche d’un apaisement.

L’emprise
La mise sous emprise se fait au niveau cognitif par des distorsions du langage et de la communication qui placent les femmes dans la confusion et les empêchent de comprendre qu’elles subissent une atteinte à leur intégrité. L’emprise peut aussi amener chez ces femmes des états de conscience modifiée, une sorte d’état hypnotique imposé ou dissociation.

  • Installation et aggravation des troubles psychologiques.
    Les états dépressifs, très fréquents comportent un risque de passage à l’acte suicidaire.
    Au delà d’un état de stress post-traumatique (ESPT), les victime présentent plus souvent des troubles de la personnalité dite « Traumatique complexe » qui se manifestent par :
    a/ La confusion.
    b/ La peur.
    c/ Des sentiments de honte, de culpabilité, d’impuissance.
    d/ Un effondrement de l’estime de soi et des troubles affectant gravement leur identité personnelle, sexuelle, familiale et sociale.
    e/ Des troubles anxieux divers.
    f/ Des conduites additives (alcoolisation).
    g/ Des troubles psychosomatiques divers.

Notre expérience clinique nous amène à considérer que les causes d’un certain nombre de situations de violences familiales s’inscrivent dans la répétition de comportements appris, vécus ou subis dans l’enfance, lesquels sont confortés par les stéréotypes sexistes.

CONDUITE À TENIR FACE A UNE VICTIME DE VIOLENCE CONJUGALE
La reconnaissance de la souffrance et de la réalité des sévices est le premier pas vers une possible « reconstruction » et d’une reprise en main de la vie d’une victime sous emprise.
Il est essentiel de tenir compte de tous les aspects de la violence, et pas simplement de la violence physique : Il n’y a jamais de violences physiques sans violence psychologique.
Le professionnel mais aussi le proche ou le témoin doit contrôler les sentiments et les réponses inadaptées violentes que génèrent ces victimes. Ces réponses inadaptées de rejet font le lit du comportement et des croyances des agresseurs et pérennisent le système qui justifie la violence.
Fatigue, dépression, provocation, déni des troubles psychologiques servent trop souvent à justifier l’agression ou constituent des excuses communément admises, favorables à l’agresseur.
Les réponses médico-socio-judiciaires inadaptées : main courante, classement sans suite, médiation pénale ou familiale, thérapie familiale, etc. font malheureusement le jeu du système agresseur qui va vouloir se venger.

ORIENTATION DANS LE RESEAU
1/ Orienter les femmes victimes de violences vers les associations de défense et de soutien des femmes. Relais efficaces pour les accompagner, car une intervention ponctuelle ne porte pratiquement jamais ses fruits. Assurer la sécurité d’une femme victime de violence conjugale est une priorité.
2/ Rédiger un certificat médical
3/ Informations sur ses droits. Ordonnance de protection des victimes. (Rôle fondamental de l’avocat spécialisé qui travaille avec l’association).
4/ Suivi Psychologique

L’indispensable psychothérapie
Le parcours pour sortir du cycle de la violence est long, il est semé de va-et-vient. Le thérapeute doit prendre garde à ne pas se comporter comme un agresseur car les femmes victimes de violence génèrent souvent des sentiments complexes (d’incompréhension irritée) par le mécanisme d’identification projective.
Il est fondamentale d’aider le patient à se « re-narcissiser », c’est à dire à retrouver une estime de soi, à reprendre confiance dans ses compétences cognitives et professionnelles, dans ses capacités d’analyses, à se recréer un univers sécurisé et à faire des projets, à restaurer des liens affectifs et sociaux, à développer des activités personnelles (créatives, sportives, associatives).
Le traitement s’apparente au traitement des troubles traumatiques complexes.

les groupes de paroles organisés par les associations sont une aide précieuse : les femmes apprennent à se faire confiance entre elles mais aussi dans une aide extérieure possible, à critiquer le système de domination sexiste et à trouver des solutions avec l’aide des animatrices.

Penser aux enfants témoins, victimes indirectes, qui vivent parfois des situations de danger qui pourraient nécessiter un signalement aux autorités administratives ou judiciaires.

 

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